Bolivie, ascension du Pequeno Alpamayo de l'Illimani et du Sajama

Publié le par Christian

Après avoir rencontré un Kilimandjaro sympathique mais couvert et un Toubkal bien capricieux, nous avons réussi à accorder nos violons pour prendre des vacances au même moment. C’est donc au mois de mai, du 02 au 23 que nous partons pour la Bolivie à la rencontre de l’Illimani et du Sajama.

Nous avons encore passé quelques heures dans les magasins « Au vieux campeur », continuons l’entraînement et commençons à nous remémorer toutes les techniques de corde nécessaires en alpinisme.

Données géographiques

Le Nevado Illimani est une montagne bolivienne situé dans la cordillère royale des Andes au sud-est de la ville de La Paz entre les provinces de Murillo et du Sud Yungas. Avec ses 6 402 mètres d'altitude, c'est un des plus hauts sommets de la Bolivie.

Le Nevado Sajama est le plus haut sommet de Bolivie. Ce volcan culmine à 6 542 m d'altitude près de la frontière chilienne.

Le récit

J 1 : Paris - Miami

Décollage dans la matinée avec la compagnie American Airlines, pas vraiment terrible !!! Nous arrivons au soleil à Miami vers 13h00 et décidons d’aller nous balader à Miami beach en attendant la correspondance prévue en soirée. Température élevée, humidité présente, longues plages et eau chaude.

 

J 2 : Miami - La Paz  

L’aéroport de La Paz est situé à 4100m. On peut dire que de passer du bord de mer à 4100m d’un coup n’est pas sans effets. L’essoufflement se fait ressentir presque au moindre effort. L’hôtel où nous passerons la nuit est, quant à lui, situé à 3700m au centre ville. Nous profitons de cette journée pour une visite de la ville et une petite balade dans « el valle de las animas » où nous grimpons jusqu’à 4200m pour admirer d'impressionnants tuyaux d'orgues et de fins pénitents de plusieurs dizaines de mètres de haut. La balade se fait à vive allure et arrivés au plus haut, tout le monde est d’accord pour dire que nous marchons trop vite, cette remarque sera entendue plusieurs fois au cours des jours suivants. 

2 h de marche  

 

J 3 : La Paz - Tiwanaku – Copacabana (4000m)

Longue journée sur la route avec un premier arrêt à Tiwanaku pour une visite très intéressante de vestiges Incas. Centre de cérémonies construit il y a plus de 1000 ans Tiwanaku renferme de larges édifices aux blocs de pierres pesant parfois plus de 100 tonnes, ajustés comme ceux des monuments incas péruviens. Quelques arrêts pour admirer le lac Titicaca (8450km2), au bord duquel nous dormirons cette nuit.

Arrivée dans la petite bourgade de Copacabana, nous profitons des derniers rayons de soleil pour gravir une pente nous permettant d’avoir une vue magnifique sur le lac et la ville.

 

 

J 4 : Traversée de l’ile du soleil

Traversée en bateau jusqu’à l’ile du soleil où nous ferons notre première marche d’acclimatation sur une longue crête qui partage l’ile en deux. Tout au long de cette marche nous pouvons admirer la cordillère royale où nous nous rendrons bientôt.

 4 h de marche

 

J 5 : Copacabana - Ile de la lune - lac Khotia (4420m)

Traversée vers l’ile de la lune puis retour vers Copacabana avant de changer de véhicules pour se diriger vers les montagnes.

Arrivés sur les rives du lac Khotia, nous installons notre campement et décidons de partir marcher pour toujours s’acclimater, arrivés vers 4550m la même remarque « on marche trop vite ». Je décide donc de ne plus suivre le groupe les jours suivants, l’expérience que j’ai du Kilimandjaro me rappelle qu’il faut s’économiser pour durer et justement nous sommes ici pour trois semaines.

1 h de marche

 

J 6 : lac Khotia (4420m) - Paso Katarani (4800m) – Ajuani (4600m)

Départ pour notre première journée de marche dans les montagnes, le chemin s’élève doucement avant de remonter de manière plus abrupte jusqu’au Paso Katarani d’où nous pouvons admirer le Huayna Potosí (6088 m). Arrivés à cette altitude, nous sommes tous d’accord sur un point, nous sommes montés trop vite. Nous avons une vue splendide et apercevons le site où nous passerons la nuit, enfin, avant cela il faut redescendre de 1000m avant de remonter de l’autre côté de la vallée.

Nous avons une grande poche à eau dans le matériel collectif et nous monterons une petite douche de campagne avec auré. Douche fraîche mais quel plaisir. Repas et au lit, non au sac de couchage !!

4 h de marche



 

J 7 : Ajuani - Paso Janchallani (4860m) – 5015m- Paso Jirikhota (4900m) – Jirikhota (4700m)

Superbe étape avec le passage de deux cols, Janchallani et Jurikhota mais surtout le premier 5000m d’Auré, enfin 5015m plus exactement. Après ce sommet, une descente rapide nous mène au bord d’une lagune pour le repas. Nous rencontrons alors toute une communauté en plein travail, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes travaillent dans la bonne humeur. Je vais avec plaisir à leur rencontre, très sympathiques ils m’expliquent qu’ils construisent un barrage en terre afin de créer une retenue d’eau qui leur servira à arroser les récoltes pendant la saison sèche. Ils font cela chaque année.

Notre pause au soleil me donne mal à la tête et c’est dans une petite forme que je me lève pour continuer la marche.

Nous arrivons au bord d’un lac où Auré tente de me motiver pour se jeter à l’eau, il ira finalement seul, je suis frileux et je ne me soigne pas !    

4 h de marche


 


J 8 : Jirikhota (4700m) - Paso Apacheta (5300m) – Camp de base du Condoriri (4660m)

Départ tranquille pour une agréable ascension avec un passage plutôt délicat où le faux pas n’est pas permis, nous rangeons les bâtons pour nous agripper à la roche. Encore quelques mètres jusqu’au Paso Apacheta avant de redescendre. Arrivés sur le camp de base du Condoriri nous sommes rejoints par les deux guides de haute montagne qui nous suivrons lors des différentes ascensions. Un grand-père passe par là et m’enseigne l’art de la fronde ; bien sûr, je n’arrive pas à résister je lui en achète une, ainsi qu’un bonnet typique.

Vérification du matériel, formation des cordées (Al, O et P avec le guide H dans l’une A, ma pomme avec le guide M dans l’autre) et préparation des sacs pour le lendemain. Nous prenons le repas à
18h00 avant de nous glisser dans nos sacs de couchage.

5 h de marche

 

J 9 : Camp de base du Condoriri - Ascension du Tajira (5250m) – Ascension du Pequeno Alpamayo (5410m) – La Paz

Réveil à 02h00 pour un petit déjeuner et départ à 03h00. L’allure me semble bien rapide et A me le fait remarquer, je suis cependant le groupe car je me sens bien à l’aise. La marche de nuit à la frontale avec nos grosses chaussures et parmi les rocailles n’est pas des plus commodes. J’ai hâte d’arriver sur le glacier. Nous l’atteignons heureusement plus vite que prévu et nous formons les deux cordées. Je me sens vraiment à l’aise dans la première partie de l’ascension. Cependant de nombreux passages plus raides nous obligent à fournir de brefs efforts qui font monter les pulsations cardiaques.

Peu à peu nous arrivons sur le Tajira après avoir enlevé les crampons, car ce sommet est maintenant dépourvu de neige ; selon les guides cela fait 4 ans qu’il n’y en a plus.

Nous redescendons de l’autre côté de ce sommet avec une vue directe sur le Pequeno alpamayo et sa pente d’environ 50°.

On rechausse les crampons et nous voilà repartis, l’ascension est vraiment belle mais je m’essouffle rapidement et fais régulièrement des pauses. Aurélien a également a également besoin d’en faire , il faut dire que ni l’un ni l’autre nous plaignons des arrêts de la cordée !!! Peu à peu nous arrivons au sommet avec la joie de tous se retrouver là haut. Le vent souffle et M voit son chapeau s’envoler.

La descente du Pequeno Alpamayo se passe bien, ce qui arrive ensuite c’est la remontée du Tajira dans les rochers.  Cette montée bien difficile laissera une trace dans ma mémoire !! J’ai eu l’impression de faire une séance de fractionné. Ascension de quelques mètres avec obligation de faire une pause pour faire baisser les pulsations cardiaques et le rythme de ma respiration. Arrivé au sommet, je suis rassuré de voir que je ne suis pas le seul à avoir éprouvé des difficultés.

Redescente vers le camp de base à vive allure et après une pause nous prenons la route vers la capitale. 

  e (3)

 J 10 : La Paz

Journée libre à La Paz afin de reconditionner le matériel, laver le linge et se reposer.

 

J 11 : La Paz - Camp de base de l’Illimani (4500m)

Nous prenons la route pour rejoindre un petit village d’où commencera la marche qui nous mènera au camp de base de l’Illimani. La route, poussiéreuse, traverse de beaux paysages, nous ne sommes que moyennement rassurés, la piste longe de profondes vallées et rien ne viendrait s’opposer à une chute en cas de coup de volant. Arrivés au village de Unna, les enfants d’une école s’amusent autour des véhicules alors que nous débarquons le matériel et que les muletiers l’harnachent aux mules.

La marche qui suit monte progressivement, il n’en sera pas de même le lendemain.

   2 h de marche

 

J 12 : Camp de base de l’Illimani - Nido de condores (5500m)

Réveil tranquille, nous avons la journée pour effectuer ces 1000m de dénivelé. C’est au pas de tortue que je commence ma journée et la terminerais d’ailleurs, je ne veux surtout pas me fatiguer aux vues de ce qui nous attend le lendemain. Mes pulsations dépassent rarement les 100 battements par minute. J’arrive aisément au Nido de condores où nous sommes accueillis par des croix rappelant le nombre important d’accidents mortels qui ont eu lieu sur cette montagne.

Installation du camp et vient l’heure du thé dans la petite tente tipi où nous parlons matériel comme bien souvent. Combien de couches pour le haut (dessous thermique, softshell, gore tex…), combien de litres d’eau…

Nous constituons alors les sacs et je suis ravi d’avoir pour cette ascension à chausser les crampons dès la sortie de la tente. Vient ensuite l’heure du repas et le plongeon dans le sac de couchage, le réveil se fera à 01h00 et départ une heure plus tard. Dans la tente nous parlons de l’ascension avec A, je suis vraiment bien motivé et certain que tout va bien se passer.

 5 h de marche

 



 

J 13 : Ascension de l’Illimani (6439m)

La nuit se passe bien, merci mes boules quiés ! A aura été réveillé comme les autres du groupe par la chute de séracs. Alors que nous prenons le petit déjeuner se font entendre d’autres chutes de séracs dont le grondement n’est tout de même pas rassurant. Face à la montagne, des chutes ont lieu à notre gauche et notre droite, notre itinéraire doit passer au centre….

Nous démarrons l’ascension et je dois dire que je me sens vraiment bien, je n’éprouve pas de difficultés, juste l’essoufflement normal, rien à voir avec l’essoufflement du Pequeno Alpamayo. Chacun d’entre nous aura ressenti les diverses ascensions avec plus ou moins de fatigue, celle de l’Illimani aura été pour moi la moins éprouvante.  

Peu à peu nous approchons du sommet, les pentes sont raides, le vent souffle et nous nous rendons compte au lever du soleil que la visibilité est très limitée, nous sommes dans les nuages.

Arrivés au sommet nous regrettons de n’avoir aucune visibilité, aucun joli paysage en vue. Les conditions climatiques ne nous invitent pas à rester au sommet bien longtemps.

Alors que nous sommes dans la descente, les guides s’arrêtent et réfléchissent, il faut se rendre à l’évidence, avec cette visibilité limité à 10m et ce vent qui souffle nous ne retrouvons pas notre chemin. Ils nous demandent d’attendre un peu, ils vont essayer de retrouver la trace.

Je creuse des marches pour être plus stable et plus confortable que sur la pente ; marches qui, peu à peu, se transforment en trou dans lequel je pourrai m’asseoir et me protéger du vent avec mon sac à dos. Auré a fait de même et s’installe déjà quand les guides reviennent nous demandant de commencer à construire un abri collectif car il est impossible de retrouver notre chemin.     

Les histoires de montagnards (P en fait partie) ayant du passer la nuit dans un abri creusé dans la neige sont nombreuses mais je n’ai aucune envie de vivre cette expérience, personne d’ailleurs.

Je me lance de suite avec A et nos piolets à creuser la neige d’autant que le vent qui souffle me donne froid. Le trou que nous commençons à faire est petit et nous nous marchons un peu dessus. Quand l’espace nous semble suffisant nous décidons de nous y installer, il faudra l’agrandir et mieux le protéger si les nuages persistent. Je pose mon sac à dos sur la neige et m’assois dessus, j’ai Au contre une épaule et la neige contre l’autre. P, AL et O s’installent également du mieux possible. Je n’ai pas bien chaud mais je suis rassuré car mes moufles et mes chaussures possèdent de grandes qualités thermiques, en sachant que c’est souvent les pieds et les mains qui gèlent en premier.      

Je ne saurais dire exactement le temps que nous avions passé là quand Auré s’ecrit « Là, là !!! » en montrant du doigt, une zone qu’un nuage moins dense permettait de voir, nous apercevons avec plaisir la direction à prendre pour rejoindre le camp d’altitude. Aussitôt vue, aussitôt disparue, et disparue sûrement pour trois jours, c’est le temps que les nuages sont restés accrochés à l’Illimani. L’ascension d’un groupe que nous avons rencontré à notre retour au camp n’a pas pu se faire le lendemain.      

Nous sortons donc de notre trou et nous remettons en marche. Sur la descente, je décide de faire du free fly !!! Un de mes crampons s’accroche à la guêtre et voilà un roulé boulé qui aurait mérité d’être noté artistiquement parlant. Je suis heureux de voir Aur à plat ventre, le piolet bien planté pour retenir ma chute, en me relevant.

Nous arrivons au camp d’altitude où Véro, sûrement inquiète, nous accueille avec de grandes accolades et va nous chercher un maté coca pour nous réchauffer. Une heure pour se reconditionner, prendre une soupe et nous prenons le chemin du camp de base que nous rejoignons après deux heures de marche. P nous inquiète, il chute à de nombreuses reprises, ses pas manquent d’assurance et du sang coule de ses mains blessés lors d’une chute. Il s’arrête pour manger un morceau et nous dit s’être senti un peu faible sur l’ascension, manque d’énergie.

12 h de marche

 

Jf (20) 14 : Camp de base de l’Illimani - Oruro

Réveil sous la neige, petit déjeuner et départ pour une petite marche qui nous mènera aux véhicules, de là, en route vers La Paz. Nous arrivons chez Oscar, le directeur de l’agence Colibri qui nous accueille avec Porto, apéro, vin rouge, bon plat et surtout grande amabilité. Route vers Oruro. 

 

J 15 : Oruro - Salar d’Uyuni

Longue piste jusqu’au salar d’Uyuni où nous arrivons en soirée, un des véhicules aura crevé un pneu deux fois. Nous arrivons à Jirira, village du bout du monde, situé au bord du salar et au pied du volcan Tunupa. Nous nous installons dans une auberge typique, charpente en cactus qui menace de s’envoler sous les rafales de vent, poêle en face duquel nous nous retrouvons, famille très sympathique, petit perroquet domestique. Un lieu simple, plein de charmes dans lequel nous nous sentons bien.

 

J 16 : Salar d’Uyuni - Salar de Coipasa – Sabaya

Découverte du salar, tôt le matin pour voir le lever du soleil, froid bien froid. Puis départ vers la petite ile de Lomo pescado. C’est tout simplement magnifique, les cactus pointent vers le ciel devant cette immensité blanche bordée de hauts volcans. Nous poursuivons ensuite vers le salar de Coipasa. Plus petit que celui d’Uyuni avec 2000 kilomètres carrés, ce salar se situe dans une région extrêmement sauvage et isolée limitrophe avec le Chili. Nous rejoignons ensuite Sabaya, ville étape.

J 17 : Sabaya – Sajama (4310 m) - Camp de Base du Sajama (4750m)

En route pour le dernier et le plus haut des sommets, nous nous arrêtons pour découvrir les chullpas de Macaya. Il s'agit d'édifices funéraires précolombiens de grande taille, en argile ou en pierre. Nous traversons de magnifiques paysages peuplés de lamas, vigognes, flamants roses …quelques villages déserts et, peu à peu, l’imposant volcan que nous tenterons de gravir dans deux jours grandit au fur et à mesure que nous avançons vers lui.

Arrivés au petit village de Sajama nous prenons un bon repas et partons marcher un peu avec Aur en attendant que les guides de haute montagne nous rejoignent. Séance photo avec le Sajama, le Parinacota et le Pomerape en arrière plan. Deux heures de marche jusqu’au camp de base après avoir chargé les mules de l’équipement collectif et de nos gros sacs.

2 h de marche

          

J 18 : Camp d’altitude du Sajama 5700

Plus de 1000m de dénivelé au programme, les guides nous mettent en garde sur la seconde partie de la montée. Nous partons donc lentement sur la première partie qui monte progressivement. A mi chemin la pente devient beaucoup plus raide et en haut sur la gauche une grande falaise de laquelle se détachent de gros blocs et dévalent la pente. Ces blocs en entraînent d’autres et je vois quelques gros rochers passer à grande vitesse à environ 25m d’où je me trouve. Je décide alors de grimper en m’éloignant au maximum de cette falaise. Je m’éloigne donc d’Auré qui suit le tracé des précédents et m’engage dans un pierrier bien raide, 1 mètre en avant 50cm en arrière. Cela demande quelques ressources physiques et je suis agréablement surpris de voir que je n’éprouve pas de problème particulier. En pleine forme, je reste cependant prudent car je n’ai guère envie de le payer lors de l’assaut final. Sur les pentes du Sajama nous apercevons deux petits points et arrivant au camp d’altitude une tente est installée. Le camp est très étroit nous devons creuser contre le flanc de la montagne pour trouver un emplacement suffisamment grand pour accueillir notre tente. Prudence sur ce camp, à quelques mètres derrière la tente le vide. Peu à peu nous nous inquiétons de ne pas voir les occupants de la tente revenir, c’est vers 17h00 qu’ils arriveront, deux guides de haute montagne chiliens, qui sont partis à 02h00 et se sont perdus.  Ils ont donc passé 15h00 sur ces pentes et il leur reste encore 4h00 pour redescendre au village.

Même scénario qu’au camp d’altitude de l’Illimani, thé, repos, repas, repos, réveil à 01h00!

Ph et Auré ne sont pas bien en forme, pour Ph cela dure depuis l’Illimani et Auré ressent des douleurs dans une jambe et au dos. Ils doutent et c’est bien normal, ambiance moyenne lors du repas du fait de voir nos deux amis ainsi.

4 h de marche

 

 

J 19 : Ascension du Sajama

Petit déjeuner vers 01h30 Ph n’a pas quitté la tente il ne sera pas de la partie, Aur prends la décision de ne pas tenter non plus l’ascension, la suite prouvera qu’il a eu raison. Nous partons donc à travers les rochers avec les guides, Ol et Al avec Hu et moi-même avec Mar. La pente est raide dès le début et j’ai hate de chausser les crampons. Lorsque nous les mettons au pied c’est pour une pente de plus de 50° qui grimpe jusqu’à une crête. Les pas doivent être précis car le vide est partout, passages de glace et de roche se succèdent avant d’arriver vers l’interminable pente qui nous mènera au sommet. Quand je demande au guide « C’est là bas le sommet ? » il me répond toujours « Oh non il en reste encore pas mal ». Moi qui ne regarde jamais ma montre lors des ascensions, je décide d’y jeter un œil 6350m, allez encore 200m, de nuit avec la frontale ça me parait bien long. Le soleil se lève et me redonne de l’énergie. Le vent souffle, je mets mon masque et aperçois l’autre cordée juste devant. Les micropauses font du bien, les gels énergétiques aussi. Le sommet est là, proche, la pente s’adoucit sur les derniers mètres, on y est….. le toit de la Bolivie où nous partageons notre joie avec de grandes accolades. Je comptais passer un peu de temps à prendre des photos et faire des vidéos mais le vent et le froid me font changer d’avis et nous repartons rapidement vers le camp d’altitude.

Je dois, lors de la descente, ralentir le pas car je suis pris de crampes à l’estomac. Passage sur la crête avec la plus grande prudence, à savoir que la plupart des accidents arrivent à la descente.

Arrivés au camp d’altitude nous sommes accueillis par Auré ; Phil est descendu vers le camp de base.

Avec les conditions que nous avons eues sur ces trois sommets nous sommes tous d’accord pour dire que le Sajama aura été plus technique que le Pequeno alpamayo et plus physique que l’Illimani.  

Le programme veut que nous dormions au village de Sajama mais nous faisons le forcing pour rejoindre La Paz, pouvoir nous reconditionner et profiter d’une journée paisible avant de prendre l’avion.

La route de nuit dure 4h et s’avère périlleuse. Je parle au chauffeur de peur qu’il ne s’endorme. Nous  arrivons finalement vers 23h00 et sommes au lit à 01h00 après une séance lessive douche.

11h de marche

g (42)
J 20 : Journée libre à La Paz

Journée de reconditionnement, préparation des sacs et surtout excellent repas avec toute l’équipe dans un restaurant qui sert de la viande argentine !!!!!

J 21 : Avion du retour

 

Mes impressions

Je suis heureux d’avoir réussi l’ascension des trois sommets, mais pas seulement pour le défi physique ou technique, je suis surtout heureux d’avoir partagé cette aventure avec un très bon groupe.

Nous étions 5, ce qui me semble bien, chacun avec son caractère, ses particularités mais avec tous une envie, une motivation, un gout de l’effort et de l’aventure en commun.

Le personnel de Colibri était très bien aussi. Les guides de haute montagne ont tout mis en œuvre pour notre réussite.

 A suivre.... 

Publié dans Montagne

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